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Vous trouverez ici une brève présentation des seigneurs berrichons qui ont marqué cette époque. 

Jean de Berry (1340 - 1416)

"Fils, frère et oncle de rois de France", Jean de France dit Jean de Berry reçoit en apanage le duché de Berry crée spécialement pour lui en 1360 par son père Jean II dit le Bon pour lui assurer des terres et une position hiérarchique. Il rassemble les duchés de Berry, d'Auvergne et le compté de Poitou. Il eut deux épouses : Jeanne d'Armagnac puis la très jeune Jeanne de Boulogne. En tant que fils de roi, le duc a aussi sa part dans le gouvernement du royaume et prend notamment part aux missions diplomatiques et aux commandements militaires en temps de guerre. On retient aujourd'hui souvent ses qualités de collectionneur, de mécène et de bâtisseur ("Très Riches Heures du duc de Berry", château de Mehun-sur-Yevre, etc.), même si il est aussi connu de façon moins flatteuse pour ses choix politiques et fiscaux qui n’œuvraient pas nécessairement pour le bien commun.

Bertrand du Guesclin (1320 - 1380)

Issu d'une petite seigneurie bretonne, Bertrand du Guesclin participe aux guerres de succession de Bretagne puis à la guerre civile espagnole à la demande du roi de France. Il est fait connétable de France en 1370 par Charles V. Son entreprise principale sera d'expulser les anglais du royaume, tâche qu'il accomplira méthodiquement par provinces et par châteaux plutôt que par grandes campagnes. Lors de son passage en Berry en 1372, il reprend notamment Chauvigny et Sainte-Sévère aux anglais.

Guy II de Chauvigny

Guy II combat sous la bannière de Charles V et sous le commandement de Bertrand du Guesclin dès 1369. C’est aussi un familier du duc Jean de Berry. Après un long procès qui l’oppose à Jean de Villemur, il récupère la forteresse de Cluis-Dessous en 1401. Guy II y réside jusqu’à sa mort en 1422. Il s’entoure d’une cour importante et engage de grands travaux de confort au goût du jour : la maison du seigneur se présente comme une série de salles percées de fenêtres construites le long de la muraille. Des archères-canonnières (XVe siècle) sont créées du côté de la Bouzanne. Elles intègrent un progrès technique et permettent de protéger le pied des courtines.
 

Guy III de Chauvigny

Homme de guerre au côté du roi de France malgré les nombreux complots et acteur de la chevauchée de Jeanne d’Arc vers Orléans puis Reims, il figure en bonne place lors de la bataille de Patay (1429). Ce seigneur proche de la Cour a participé activement aux évènements de la fin de la guerre de Cent Ans avant de rentrer dans ses terres.

 

Louis de Culant (~1375-1444)

Seigneur de Culan et cousin de Jean de Brosse, c’est aussi un militaire accompli. Il assiste son cousin à la tête de l’armée de secours d’Orléans. Sa charge d’amiral de France, reçue en 1421, est avant tout honorifique. Après Orléans, il est de tous les combats pour reconquérir le royaume. Le roi le récompense en le chargeant de porter la Sainte Ampoule lors du sacre de Reims. Cependant, il tombe en disgrâce et se voit retirer sa charge d’amiral en 1437.
 

Jean de Brosse ( ? - 1433)

Seigneur de Boussac et de Sainte-Sévère, c’est un descendant des vicomtes de Brosse. Nommé maréchal de France en 1427, il se voit confier le commandement de l’armée envoyée au secours d’Orléans, assiégée par les Anglais. Proche de Jeanne d’Arc comme du roi, ce dernier en fait un des porteurs de la Sainte Ampoule lors de son sacre à Reims. Cependant sa charge militaire lui coûte cher : il meurt, criblé de dettes, après de nombreux combats.
 

Jean de Naillac ( ? - 1429 )

Ce seigneur berrichon est l’héritier du Château Naillac. Il est à la fois le beau-frère de Jean de Brosse et le gendre de Raoul de Gaucourt. Cela illustre les liens de parenté et d’intérêts des seigneurs berrichons accompagnant Jeanne d’Arc. Cependant, il meurt avant de voir les succès français, lors de la bataille des Harengs (1429).
 

Raoul VI de Gaucourt ( 1374 - 1462)

Ce seigneur n’est pas d’origine berrichonne, mais il s’installe dans la  région à la suite de son mariage avec Jeanne de Preuilly, châtelaine de Naillac et de Cluis. En 1428, il est gouverneur d’Orléans, lors du siège par les anglais. Il ne reste pas inactif face à la mise en place du blocus et va chercher de l’aide à la cour royale où il rencontre Jeanne d’Arc. Pendant la reconquête de la Normandie (1450), il est fait plusieurs fois prisonnier et est racheté aux anglais. Il entame ensuite une carrière plus diplomatique et est l’un des principaux témoins lors du procès de révision de Jeanne d’Arc en 1455.

Antoine de Prie ( ? - après 1481 )

Frère de Jean de Prie, seigneur de Buzançais et capitaine de la Grosse Tour de Bourges où il mourut en 1427, il lui succède après sa mort. Il est aussi seigneur de Montpoupon et de Moulins-sur-Céphons où l’archéologie a mis en évidence des destructions liées à la guerre de Cent Ans. Il est fait chambellan du roi et grand queux de France, officier qui supervise les cuisines de la cour royale.

​Jacques II de Bourbon

De 1357 à 1438, les ducs de Bourbon sont seigneurs de Crozant. Chef de guerre, capturé par les turcs en 1396, Jacques II est libéré en 1398. Il repart en expédition en Angleterre en 1404 où il est battu. A la même époque, il encourage les villes de Haute Marche à se fortifier pour lutter contre les Anglais et combat les Armagnacs pour le duc de Bourgogne. Marié trois fois, il espère être roi sur les terres de son épouse en Sicile ou à Naples. Il échoue et revient en France en 1422. Il entre en religion en 1435 et meurt à Besançon en 1438.
 

Huguet de Chamborand (~1410 -  1481+)

Né vers 1410 au manoir de Lavaud (Méasnes, Creuse), Huguet de Chamborand combat jeune sous les ordres du maréchal de Sainte-Sévère à Orléans, en 1429. Il est fait prisonnier près de Beauvais deux ans plus tard. Relâché contre rançon, il se met au service de Jean de Blanchefort et pille la région de la Souterraine. Après avoir enlevé et épousé de force la fille du seigneur de la Motte-Feuilly, il se signale par les nombreuses exactions qu’il commet dans le sud du Berry, jusqu’à un âge avancé : incendies, meurtres, violences, faux documents… Toujours sorti indemne des attaques et des poursuites judiciaires, il meurt après 1481, âgé… et riche. Ainsi, il dote sa fille de 10.000 écus d’or, dont 4.000 en bijoux et pierres précieuses !

Régnier Pot (~1362 - 1432)

Chevalier de la famille Pot et chevalier de l'ordre de la Toison d'or (1430), Régnier Pot fût l'un des plus importants conseillers à la cour des ducs de Bourgogne pour qui il prend parti notamment lors de l'assassinat du duc d'Orléans par Jean-sans-Peur en 1407. Seigneur de la Prugne (en Berry, aujourd'hui La-Prune-au-Pot) par héritage, il acquiert en autre plusieurs terres bourguignonnes à l'exemple de la Roche-Nolay (aujourd'hui la Rochepot), Thorey, Chamelard, Melissey ... Il fût chambellan et conseiller des ducs de Bourgogne : Philippe le Hardi, Jean-sans-Peur et Philippe Le Bon ; ainsi que gouverneur du Dauphiné et conseiller de Charles VI.

 

Ainsi, la famille des Pot a été actrice de l’histoire et des événements majeurs de son temps grâce à une importance grandissante au cours de la période. Administrant d’abord de petites seigneuries berrichonnes, puis au service des ducs de Bourgogne, des rois de France et des souverains étrangers, ils vont se hisser aux plus hautes fonctions. Leurs richesses et leur influence s’accroissent puisqu’ils savent tirer profit des situations comme des puissants qui les entourent.

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