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Château-Guillaume

Présentation

 

La fondation de la forteresse remonterait au XIIe siècle par Guillaume IX, comte de Poitiers, duc d’Aquitaine. La forteresse de Château-Guillaume se situe au centre de la paroisse de Lignac et à trois kilomètres au nord-est du bourg. Le village de Château-Guillaume s’est timidement étendu à l’ouest du château.

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Cette forteresse n’est pas en position dominante. Elle est située en bordure du ruisseau de l’Allemette et du ruisseau de la Champignolle. Le débordement régulier de l’Allemette, l’aménagement en cuvette de la prairie qu’elle traverse et qui touche le château permettait ainsi par un système de retenir l’eau et d’isoler l’édifice.

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Le château doit son apparence actuelle à la comtesse Robert de Beauchamp qui en décida la restauration. Elle fît appel à Charles Cazaux et malgré l’importance du travail, il établit un projet de restauration et des plans de l’état initial. Les constructions d’origines sont aisément discernables, on remarque le donjon roman carré, haut de 25 m, à contreforts plats agrandi au XIVe siècle par adjonction d’un appendice rectangulaire à contreforts d’angles diagonaux. Les fenêtres du donjon sont gothiques. Un ensemble de bâtiment en « u Â», entoure le donjon, à chaque angle, s’élève une tour. Le château est entouré de douves sèches en été, mais qui sont encore alimentées par le débordement du ruisseau l’Allemette en hiver. Pour rejoindre l’extérieur, le pont Riffaut enjambe encore ces douves.

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Localisation :

Indre, Lignac

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Datation : XIIe siècle

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Etat : Très bon état de conservation.

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Accessibilité :

Ouvert à la visite

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Prix : Entre 4€ et 7€

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Horaires et informations :

du 01/06/2016 au 30/09/2016 et de 14:30 à 18:00 (sauf Lundi)

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Ouvert pour les groupes dès le 15/04.

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Renseignements : 02 54 25 62 81

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Dans sa forme générale, le château se rapporte à celle d’un carré long irrégulier, flanqué d’une tour ronde à chaque angle. Les bâtiments d’habitation forment le plus petit côté du quadrilatère. Ils sont compris entre deux tours angulaires dont la première (tour Gouffier), celle de gauche est hexagonale. Cette tour, aujourd’hui ruinée, devait être semblable à celle de droite comme ses dimensions semblent l’indiquer. Une antichambre précédait son entrée dans le corps de logis.

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L’apparition du donjon de Château-Guillaume dans la deuxième moitié du XIe siècle et la première moitié du XIIe siècle s’inscrit dans un contexte politique, militaire et social bien défini. L’ensemble des fonctions publiques s’étaient diluées aux mains des autorités régionales, en l’occurrence Guillaume IX et Guillaume X (ce dernier termine la construction) comte de Poitou et  duc d’Aquitaine. Le territoire des comtes de Poitou s’était étendu à cette région entre la Creuse au nord et la Benaize au sud au cours du Xe siècle. Ils avaient installé les vicomtes de Brosse afin d’asseoir leur pouvoir sur cette marge orientale de leur possession. Mais très vite, les difficultés apparaissent entre Guillaume X et Géraud IV. De plus à la fin du XIe siècle la vicomté de Brosse devient une entité quasi indépendante sous l’impulsion de Bernard I, vicomte de Brosse. Sans doute, afin d’asseoir leur pouvoir fragilisé, les comtes de Poitiers érigèrent cette forteresse. D’ailleurs, une telle construction comme l’ensemble des donjons élevés à cette période ne pouvait être la décision que de seigneurs puissants pour la double raison : qu’il fallait l’autorisation du suzerain pour transformer une défense de bois en défense de pierre et que l’utilisation de la pierre était coûteuse.

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Le donjon (environ 25m de haut) devient en effet la partie essentielle du château. Elle se présentait comme une construction massive maçonnée de plan quadrangulaire qui remplace la motte et la tour en bois. Les plans sont déterminés par la nature du site, ici un terrain plat et horizontal. Sa construction est entièrement artificielle, son plan régulier et carré n’est pas circulaire ou elliptique comme on peut le rencontrer ailleurs. La défense reposait sur la hauteur des remblais la profondeur des fossés. Le passage de l’Allemette alimentait en eau les fossés qui permettaient ainsi d’isoler l’enceinte.

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La restauration de Château-Guillaume s’apparente davantage à une reconstruction. Bien que le terme de « restauration Â» soit un qualificatif des hommes du XIXe siècle, Château-Guillaume s’inscrit dans cette logique pour plusieurs raisons. D’abord la reconstruction a été décidé par la famille de Beauchamp qui choisie « son architecte Â», en l’occurrence, il s’agit de Cazaux, ancien élève de Viollet-le-Duc. Ainsi,  la tour Nord-Est devient une tour maîtresse s’inspirant de Coucy-le-Château, et la courtine Est adopte un style fantaisiste à contrefort semi-circulaires couronnées sur mâchicoulis sur arc directement inspirés des travaux de Viollet-le-Duc à Château-Gaillard. La restitution des bâtiments intérieurs a  été effectuée dans la veine.

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